ANALYSE DU REDECOUPAGE TERRITORIAL DE 2015 EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

CONCLUSION Si le nombre des provinces a plus que doublé, les dépenses publiques ont mécaniquement augmenté. La constitution stipule que chaque province est dirigée par un gouverneur qui est à la tête d’une équipe de dix ministres provinciaux tout au plus. La règle de dix étant respectée dans quasiment tous les gouvernements provinciaux, le nombre des ministres provinciaux est passé de 110 à 260, avec les conséquences que cela implique en termes de finances publiques. A cela s’ajoutent les nombreux postes créés ex nihilo dans l’administration provinciale qui induisent de nouvelles dépenses publiques. Depuis la mise en application de la nouvelle configuration territoriale, la situation socio-politico-économique n’a connu aucune amélioration, bien au contraire. Nous considérons toutefois que cette réforme, entreprise dans l’impréparation n’était pas vierge d’arrières pensées politiciennes. Aussi, la manière dont la réforme a été entreprise est contestable. Il aurait été rationnel de le faire de manière expérimentale, c’est- à-dire, au fur et à mesure en tenant compte de la conjoncture économique ou de la capacité budgétaire du pays. Sur ce, il appartient au nouveau régime de se faire violence pour revenir à l’ancienne configuration administrative avant d’appliquer l’actuelle réforme, progressivement, à titre expérimental comme ce fut le cas du redécoupage de 1988.280 Le nouveau processus ainsi entamé pourrait s’achever en 5-6 ans. Néanmoins, si l’échec est attesté à ce stade, il semble toutefois peu probable que la RD Congo fasse machine arrière sue cette question qui divise les acteurs politiques ; la principale raison étant que certaines provinces ont pris goût à la nouvelle configuration territoriale. Elles lèvent des taxes qu’elles gèrent à leur guise, sans avoir à en référer à l’autorité centrale. Ce qui conforterait leur position.

Autres Détails

Fils HALO KONGU
Assistant,
Université de Mbandaka