RESUME

La RDC est secouée par l’inflation depuis plusieurs décennies. Le revenu par habitant, qui s’est effondré en cinquante-sept ans d’indépendance (1960-2016), est constamment rogné par les pressions régulières de prix, ce qui accentue la pauvreté monétaire. La stabilisation du niveau des prix constitue, à ce titre, un des leviers de l’amélioration du bien-être collectif et un dividende de l’action de la politique économique envers la communauté.

Alors que la survenance de l’inflation est fréquemment associée aux interférences des décisions prises par l’autorité budgétaire dans les pays moins avancés, le débat théorique s’est cristallisé autour de l’efficacité de la politique monétaro-budgétaire en tant que cadre approprié pour la lutte contre la dérive des prix. Cette dissertation ouvre la voie à un autre regard sur cette thématique, en partant de la caractéristique intrinsèque de ces pays, à savoir la déliquescence de leurs systèmes politiques couplée avec une gouvernance déficiente. La remise en question de la policy-mix se fait par le biais de six équations stochastiques qui décryptent le comportement de la contrainte budgétaire inter-temporelle de l’Etat. Les résultats qui en découlent montrent que l’endogénéité ou l’exogénéité de l’orientation budgétaire n’est guère le seul paramètre disruptif de l’équilibre des prix sur le marché des biens et des services.

Dans cette veine, la recherche examine l’hypothèse d’une influence plus tenue des chocs institutionnels sur les prix, justifiant le passage du diptyque à une approche triptyque, qui y adjoint la dimension institutionnelle. D’inspiration néo-keynésienne et assise sur la courbe de Phillips augmentée, le modèle tridimensionnel suggéré exploite l’indice des conditions de stabilité des prix comme proxy, par le biais d’un modèle factoriel dynamique. Celui-ci restitue un cycle des prix synchrone avec l’inflation et l’évolution de la gouvernance politique sur le cas de la RDC. Sa corrélation statique et dynamique avec la trajectoire de l’inflation, de même que ses réponses canoniques, semblent indiquer qu’il possède de meilleures propriétés prévisionnelles et une forte sensibilité avec le rythme de formation des prix.

La décomposition des poids pondérés de la triade accrédite l’incidence des chocs institutionnels sur les prix des biens et des services et épingle la gouvernance politique, les guerres, et l’intégration financière comme facteurs à la base des perturbations associées à la strate institutionnelle. En outre, l’analyse de l’intégration financière révèle qu’elle contient un effet de seuil dans son compartiment exogène (flux nets de capitaux) et regorge un effet marginal rattaché à son versant endogène. En sus, elle est un catalyseur des externalités budgétaires sur l’évolution des prix. Le paradigme institutionnel est, au vu des résultats, le substrat de la dynamique de la stabilisation des prix dans les pays moins avancés, et en RDC en particulier.

Autres Détails

Thèse de doctorat présentée et soutenue en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Economiques, option Economie Monétaire, université de Lubumbashi Année 2019

politique monetaire politiques monétaire stabilité des prix modèle triptyque