LA SITUATION DES DROITS DE LA DEFENSE PENDANT L’ENQUETE PRELIMINAIRE
Par LINDA CHINYABUUMA LEADER, Assistant/UNIKIN • Bibliothèque : Bibliothèque Publique • Droit • TFC • 2023-06-06 • 201 vue(s)
Le droit de la défense est un l’ensemble des prérogatives qui garantissent à la personne accusée d’une infraction la possibilité d’assurer effectivement sa défense au cours de la procédure pénale y compris l'enquête policière et l'instruction pré-juridictionnelle et dont la violation constitue une cause de nullité de la procédure.
Il porté par des instruments internationaux et nationaux. Au nombre de ces instruments se compte la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques au niveau international et la Constitution de la RDC du 18 février 2006 au niveau national, qui dispose que : le droit de la défense est organisé et garanti.
Le constat de l’application effective de ces articles dans la pratique des OPJ laisse à désirer, d’où ce travail rentre dans le cadre de réflexion sur les causes, les conséquences de la violation des droits de la défense et il apporte des propositions pour freiner ces violations continuelles.
Loin d’épuiser une matière, on doit n’en prendre que la fleur, et « le mot de la fin ? Il n’y en aura pas ». La recherche scientifique est, toute proportion gardée, « un continuum inachevé».
A chaque génération de chercheurs de poser ses jalons et à la subséquence d’apporter des éléments nouveaux susceptibles de démentir ou d’amplifier les acquis de la phase antérieure.
Lorsque l’ordre public troublé par la commission d’une infraction , les organes judiciaires y compris la Police Judiciaire doivent impérativement rétablir l’équilibre social rompu par cet acte. C’est naturellement à l’issu d’une procédure pénale que ce rétablissement a lieu. Cette procédure doit se dérouler dans le respect des garanties procédurales établies à cette fin par les lois et règlements de la République. Ces organes répressifs sont soumis au strict respect de certains principes dont le droit de la défense.
Le droit de la défense est un critère déterminant de la suite réservée à une affaire, d’où son caractère fondamental ou principal dans un Etat de droit. Il est l’un des principes fondamentaux consacrés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Il constitue, aujourd’hui la justification exacte du droit à un procès équitable. Il a été aussi proclamé dans le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, spécialement en son article 14.
En R.D.C, ce principe est porté par la Constitution du 18 février 2006 qui fait obligation d’organiser et respecter le droit de la défense à tous les niveaux de la procédure pénale, y compris l’enquête policière et l’instruction pré-juridictionnelle.
Cependant, comme on peut bien le remarquer, il ne suffit pas seulement de prévoir des textes garantissant le droit de la défense à tout justiciable, mais il faut surtout assurer la mise en œuvre effective de ces garanties lors d’une procédure. Autrement dit, le droit de la défense doit être garanti à tous les niveaux de procédure. C’est cela tout le problème.
Nous avons vu dans le cadre de cette étude, le contenu du droit de la défense ainsi que son application effective au cours de l’enquête préliminaire dans la pratique des OPJ. Les constats faits à ce sujet ont prouvé que cette garantie procédurale n’est pas dans une certaine mesure respectée.
C’est le cas du droit à un avocat d’accès dont la matérialisation n’est toujours pas évident à cause de la justification du caractère inquisitorial, mieux secret de l’enquête.
C’est aussi le cas du droit de contester l’accusation qui emporte dans son actif le droit au silence qui est compris par les OPJ comme une désobéissance au chef qu’ils appellent insubordination et manquement à l’autorité. C’est le cas enfin du droit de contester l’accusation considérée comme une simple disposition censée produire aucun matériel devant l’OPJ, il justifie cela en disant : « C’est au Parquet que vous allez contester tout ça » .
Il est donc temps pour les pouvoir publics d’actionner les mécanismes nécessaires devant soutenir le respect des droits de la défense en RDC tels que le renforcement du contrôle des activités des OPJ, l’amélioration des conditions de vie et de travail des OPJ, la promotion des droits de la personne accusée ainsi que l’assurance d’une formation continue des OPJ etc.
Outre les droits de la défense, les OPJ ne respectent pas non plus les dispositions légales en matière des amendes transactionnelles et cela nécessite des recherches.
Autres Détails
Travail défendu en vue d'obtention du titre de Gradué en Droit à l'Université de Kinshasa. Directeur : Professeure Irénée MVAKA NGUMBU.
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