QUELLE ETHIQUE ? QUELLE DEONTOLOGIE ? ESSAI SUR LES MEDIAS CONGOLAIS DU CINQUANTENAIRE
Par Dosithé IZUBA KIKUNDU • Bibliothèque : REVUE M.E.S RIDS • S.I.C • Article • 2023-05-10 • 223 vue(s)
RESUME Un constat amer est établi. Depuis l’ouverture démocratique des années 90 jusqu’à ces jours, un problème de repère des valeurs éthiques et déontologiques érode nos médias pourtant déjà cinquantenaires et en plein essor. C’est alors que nous nous sommes demandés si l’évolution du métier d’informer tient compte de la maitrise des savoirs académiques universels de civisme journalistique ? Si les médias du cinquantenaire tiennent compte des exigences éthique et déontologique ? La réponse est simple, limpide. Tout au long de la période coloniale, si la radio, seul média audiovisuel de l’époque, était un instrument de propagande de l’administration coloniale greffée à la musique et à des cantiques religieux, la presse écrite, encore à ces premiers balbutiements, restait l’apanage des évolués noirs. Elle prônait une lutte accrue vers l’indépendance et la prise de conscience par les noirs de leur destin. Aussitôt l’indépendance acquise, le jeune Etat s’est approprié de l’audiovisuel public et la presse écrite relevait plus de l’initiative privée. Du coup, l’éthique et la déontologie revenaient à une exigence morale de conscientiser, d’interpeller les élites congolaises quant à leur futur rôle politique à jouer. Durant la 2ème République, les médias ont abondamment servi à l’émiettement et à la manipulation des consciences suivant les pôles d’intérêts de la dictature. A l’’ouverture démocratique des années 90 qui consacra l’entame de la période de transition, le pluralisme médiatique engendra des dérapages éthique et déontologique dans le chef des professionnels des médias. Le manque de professionnalisme, la polarisation de la ligne éditoriale des médias (tant public que privé), le non-respect des cahiers des charges lorsqu’il y en avait, etc. Tous ces maux réunis…ont généré des dérapages d’ordre éthique et déontologique. Ce qui donna lieu à des abus de tout genre : mendicité, chantage, dénonciation calomnieuse, sensationnalisme, parti-pris systématique, le non recoupement des faits, l’incitation à la haine, le déséquilibre dans la narration des faits, la désinformation, etc. Que faisons-nous à part critiquer, dénoncer ou accuser ? s’est questionné André Pratte. Au lieu que nous devenions des oiseaux de malheur annonçant les mauvaises nouvelles, aidons la population à comprendre la complexité des choses, à dégager l’important de l’insignifiant. Ne l’inondons pas des tonnes des informations futiles ; construisons un journalisme nouveau, pédagogique et spectaculaire parce que nous sommes des chiens de garde de la démocratie.
Autres Détails
Dosithé IZUBA KIKUNDU
Bourreau KIEBE MUKULU
Assistants de recherche en Sciences Humaines/Kinshasa
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