Ce contenu est entièrement gratuit

SCHÉMA D'ORIENTATION STRATÉGIQUE DE L'AGGLOMÉRATION DE KINSHASA (SOSAK) ET PLAN PARTICULIER D'AMÉNAGEMENT DE LA PARTIE NORD DE LA VILLE (PPA)

Par SOSAK DÉFINITIF (S4) • Bibliothèque : Bibliothèque PubliqueDéveloppement Rural • Livre • 2023-05-14 • 376 vue(s)

A. Résumé SOSAK Kinshasa Rapport final 1. Le SOSAK a pour objectif de définir les grandes orientations stratégiques qui doivent encadrer l'aménagement de la ville pour les 15 prochaines années. Il indique les zones d'extension de la ville, les zones à fonctions particulières, les zones inconstructibles, ainsi que la localisation approximative des grands équipements et infrastructures nécessaires à l'accompagnement de ces développements. Toutefois, compte tenu de la situation de Kinshasa, qui doit à la fois faire face à un retard crucial d'investissement et d'aménagement sur les dernières décennies tout en anticipant son développement harmonieux sur les 15 prochaines années, le SOSAK a une double double vocation : (i) rattrapage du sous-équipement pour la ville existante et (ii) équipement et aménagement préalables pour l'extension attendue. 2. Le diagnostic urbain fait le constat d'une ville largement sous-équipée, qui est sans aucun doute le résultat d'une absence de planification et d’aménagement depuis plusieurs décennies, autant en termes d'aménagement de terrains à bâtir que de grandes infrastructures. Alors que Kinshasa doit faire face à une démographie galopante, qui avait été contrôlée jusqu'à l'indépendance mais qui a explosé par la suite, accentuée aussi par les conflits à l'intérieur du pays : 400 000 habitants en 1960, plus de 8 millions aujourd'hui (soit vingt fois plus), et une superficie urbanisée qui a été multipliée par 7, engendrant des densités importantes voire extrêmes dans certains quartiers ; 3. En terme d'infrastructures et d'équipements : (i) les grandes liaisons routières qui traversent la ville sont insuffisantes, en nombre et en capacité pour une ville qui fait plus de 35 km de long ; (ii) il y a un important décalage entre la ville Est et la Ville Ouest au niveau des équipements ; (iii) presque tous les quartiers construits depuis l'indépendance sont très denses et sous-équipés, mais quand même relativement bien tramés ; (iv) les réserves pour équipements sont inexistantes ; (v) les emprises des voies sont très étroites, ce qui pose des problèmes pour les restructurer ou pose des réseaux. 4. En termes de gestion foncière et contrôle de l'urbanisation : (i) des procédures d'aménagement des parcelles qui ne sont pas respectées (depuis les années 70, moins de 5 lotissements ont été réalisés conformément à la réglementation) ; (ii) les coutumiers, les politiques, les services de l'Etat et des ayants-droit auto- proclamés dans les quartiers se livrent une course au foncier, qui engendre une forte insécurité foncière et des conflits sans fin ; (iii) cette course au foncier et le manque de contrôle font que les terrains les moins appropriés pour l'urbanisation sont distribués et occupés sans aménagement préalable, entraînant des risques importants en terme d'érosion et d'inondation ; (iv) l'insécurité foncière et les risques naturels entretiennent un habitat relativement précaire car les habitants hésitent à investir. 5. En terme de planification des fonctions de la Ville: (i) très peu de déconcentration des activités économiques et des emplois (tout se trouve à Gombe et Limete), alors que la ville s'est étendue dans l'espace ; (ii) une concentration des activités économiques au centre-ville, et très peu d'emplois dans les périphéries, ce qui conduit à des mouvements pendulaires quotidiens très importants, rendus difficiles par le peu d'infrastructures routières et des moyens de transport en commun inadaptés. 6. En terme d'environnement : (i) Les conséquences en terme d'érosion sur les pentes et d'inondation dans les zones aval sont importantes et souvent dramatiques ; (ii) un système de collecte des ordures ménagères partiel, et l’absence de système collectif d'épuration des eaux usées. 7. Mais, quelques progrès et signes positifs sont enregistrés ces dernières années : (i) réhabilitation des voiries, ce qui permet de fluidifier un tant soit peu la circulation ; (ii) des opérations d'urbanisme et d’habitat privées d'envergure en cours (en particulier sur financement chinois, mais pas uniquement) ; (iii) des travaux de lutte contre l’érosion dans plusieurs parties de la ville : (iv) une volonté claire de reprise en main de l'aménagement et du foncier ; (v) de nombreux projets dans le domaine des transports urbains (bus...) 8. Au niveau du développement économique, on note (i) un passé industriel prestigieux et un positionnement fort dans la sous-région ; (ii) un potentiel et un dynamisme indéniables avec un bassin de consommation conséquent et de nombreux investisseurs ; ainsi que (iii) le développement progressif d'une classe moyenne, même si elle reste encore en faible proportion. 9. Mais des freins au développement importants : (i) trop grande concentration des activités économiques et trop faible disponibilité de sites spécifiques ; (ii) difficultés pour accéder à l'énergie électrique en dehors du centre ville ; (iii) fort enclavement international, national et déplacements difficiles à l'intérieur de la ville, qui conduisent à une augmentation des coûts ; (iv) insécurité foncière et plus globalement du climat des affaires ; (v) activité portuaire en déclin (tonnage divisé par 16 depuis 1980) ; (vi) zone industrielle de Limete en mutation vers de l'habitat de standing ; et enfin (vii) rayonnement international trop faible en comparaison de la taille de la ville, ainsi qu’une image globalement négative. 10. On note toutefois des perspectives encourageantes : (i) construction du pont rail- route à Maluku (bien que à plus de 80 km de Kinshasa) ; (ii) création d'une Zone Economique Spéciale à Maluku ; (iii) amélioration des conditions de navigabilité du fleuve qui devrait permettre une reprise du trafic ; (iv) modernisation et agrandissement de l'aérogare et création d'une zone d'activités tertiaires à proximité ; (v) nombreux investissements dans l'immobilier. 11. Au niveau institutionnel et financier on note : (i) des concurrences et conflits de compétences entre l'Etat central et l'Hôtel de Ville, entre les ministères, les cellules spécifiques, les services déconcentrés ; (ii) une forte amélioration mais un budget propre (recouvrements directs) très faible, de l’ordre de 4€ par habitant (contre 45€ par exemple à Ouagadougou) ; (iii) des transferts de l'Etat encore faibles et pas toujours réguliers mais des investissements directs qui compensent ; (iv) de nombreux financements extérieurs dans de nombreux domaines. >> Kinshasa est indéniablement une mégapole mais elle doit retrouver un rôle de métropole en améliorant son image et en recouvrant sa position sur la scène internationale.


Autres Détails


Créer un compte ou Connectez-vous   pour obtenir le contenu

Partager

Commentaires (0)

Créer un compte ou Connectez-vous   pour commenter

Aucun commentaire pour l'instant

Contenus relatifs