DE LA NECESSITE D’INTEGRER LES SAVOIRS TRADITIONNELS DES COMMUNAUTES RIVERAINES A LA CONSERVATION DE LA RESERVE NATURELLE D’ITOMBWE : CAS DES SAVOIRS TRADITIONNELS LEGA
Par MOLIGI KALUNGU MABANZE • Bibliothèque : Bibliothèque Publique • Droit • Mémoire • 2023-08-03 • 298 vue(s)
Actuellement, l’importance des savoirs locaux est prise en compte dans les débats mondiaux sur la conservation de la nature compte tenu notamment des limites que présentent les stratégies modernes. Les AP du pays constituent le principal outil sur lequel les politiques publiques congolaises se sont historiquement appuyées pour assurer la conservation et la gestion durable de cette extraordinaire biodiversité, mais au détriment des communautés riveraines desdites AP.
Aussi, s’avère-t-il nécessaire de mettre en relief l’apport des pratiques coutumières de l’une des communautés concernées, à savoir la communauté Lega, à la conservation de la biodiversité de la RNI avant même l’institution de celle-ci, afin de pouvoir plaider pour la nécessité d’associer les pratiques coutumières de ladite communauté à la conservation de la RNI car cela n’est pas encore fait actuellement.
Pour ce faire, nous nous sommes posé deux questions qui ont guidé notre réflexion tout au long de sa progression à savoir dans un premier temps s’il existe une obligation juridique c’est-à-dire contraignante d’associer les communautés à la protection de l’environnement et partant à la conservation des aires protégée; et dans un second temps en quoi les pratiques et savoirs coutumiers lega ont contribué à la préservation de la biodiversité de la forêt d’Itombwe et comment valoriser ces pratiques et savoirs dans la conservation de la RNI ?
Face à ce questionnement, nous avons émis les hypothèses suivantes : Il existerait une obligation juridique d’associer les communautés locales à la protection de l’environnement et à la conservation des aires protégées.
Cette obligation découlerait des engagements internationaux de la RDC et de la législation au plan interne. En l’occurrence, au plan international, ladite obligation dériverait notamment de la Convention sur la diversité biologique et du Protocole de Nagoya qui imposent la prise en compte des savoirs traditionnels des communautés, avec leur accord, mais aussi de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples en ce qui ces deux derniers instruments restreignent l’exercice par l’Etat de sa souveraineté sur ses ressources naturelles pour tenir compte des droits de son (ses) peuple (s).
Ensuite, les pratiques et savoirs coutumiers lega auraient contribué à la préservation de la forêt d’Itombwe et de sa riche biodiversité grâce aux interdits coutumiers en matière alimentaire, de chasse ou de pêche qui auraient contribué à la préservation de la faune et de la flore de la dite forêt. L’association de ces pratiques et savoirs à la conservation de la RNI exigerait leur identification, leur analyse en termes de forces et défis au regard des exigences de la conservation contemporaine des aires protégées et leur mise en application dans la RNI et ses environs. Cela impliquerait un processus allant au-delà de la conservation communautaire actuellement prônée par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN et la collaboration active entre cette dernière et toutes les communautés concernées par la question de la RNI.
Autres Détails
Mémoire présenté pour l’obtention du titre de Licencié en Droit
Directeur: Professeur LWANGO MIRINDI Patient
Encadreur : Assistant AMISI BWAGA Emmanuel
Université officielle de Bukavu 2021-2022
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